Toujours par monts et par vaux, je remonte une recette déjà publiée pour bénéficier pleinement de la saison des abricots. Au XIXe siècle, le poète parnassien Théodore de Banville, bourbonnais d'origine surnommé le "poète du bonheur", évoque dans ses Mémoires les abricots de son enfance. On a baptisé ainsi cet entremets délicat pour lui rendre hommage. Seuls des fruits frais sont utilisés, pochés lentement dans un sirop vanillé. Contemporain de V. Hugo, Th. de Banville découvrira notamment le talent naissant de Rimbaud.
20 cl de crème liquide entière
Préparer le sirop en portant l'eau et le sucre à ébullition. Verser sur les abricots dénoyautés. Couvrir et laisser macérer 2 heures.
Si les abricots remontent, placer délicatement dessus un couvercle plus petit que le bol. Ne pas cuire les abricots sur le feu, on obtiendrait de la compote.
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Une recette extraite de "l'art culinaire français" |
Décoller les macarons de la plaque lorsqu'ils sont totalement refroidis.
Les dresser sur le plat de service, côté plat sur le dessus. Disposer un abricot égoutté sur chacun d'eux.
Garnir le centre de Chantilly à l'aide d'une poche à douille cannelée. Ajouter quelques dés de fruits confits. Réserver au frais. Le jus des fruits va légèrement assouplir les macarons.
J'ai dressé de la même façon une assiette pour les trois abricots restants.
Accompagner éventuellement d'un coulis de framboise. Cette recette a été mise au point par un certain Jourlet, inconnu au bataillon. On peut tout de même le remercier pour ce succulent dessert.
Avant de nous quitter :
Le Thé
poème de
Théodore de Banville
Miss Ellen, versez-moi le thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d’or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J’aime la folle cruauté
Des chimères qu’on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là, sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L’extase et la naïveté :
Miss Ellen, versez-moi le thé.