jeudi 25 décembre 2014

Un napoléon à Moscou, 1ère partie

Quel est le rapport entre Napoléon, Moscou et un blog de cuisine ? Eh bien, le napoléon est un gâteau russe fort apprécié dans de nombreux pays slaves. Alors pour Noël, outre la recette de ce millefeuille, je vous propose un petit reportage sur cette ville féerique qu'est Moscou.


Tout d'abord, la galerie Tretiakov, consacrée entièrement à l'art russe.


Le génie de ce mécène né en 1832 est d'avoir fait abstraction de ses goûts pour donner une image objective de l'art russe. Il ne se fera pas influencer par Tolstoï qui lui déconseillait d'acquérir de l'art religieux. Bien lui en a pris car on peut y admirer  la plus célèbre icône, le chef d'oeuvre d'Andreï Roublev : la Trinité.


Ensuite, le monastère de Novodiévitchi sous la neige, fondé au XVIème pour accueillir à l'origine, les femmes de la noblesse. Sophie, régente qui n'a pas eu envie de céder le pouvoir à son "petit frère" Pierre le Grand, y sera emprisonnée pour avoir monté un coup d'état. Un grand nombre de ses partisans seront exécutés devant la fenêtre de sa tour ...


La Place rouge n'a rien à voir avec l'emblème du parti communiste, rouge signifiant "joli" en vieux russe. Est édifiée sur cette "belle" place, la cathédrale Basile-le-Bienheureux construite par Ivan le Terrible, en l'honneur de sa victoire sur les Tatars en 1552.


On y trouve également le mausolée de Lénine en forme de pyramide égyptienne pour symboliser l'éternité, en toute humilité. A l'arrière plan, le mur d'enceinte du Kremlin abritant le siège du pouvoir.  


La cathédrale de la Vierge de Kazan construite au XVIIème et détruite par Staline qui estimait qu'elle gênait le passage des chars pour les parades militaires. Elle sera reconstruite en 1990.


Et enfin le célèbre GOUM, temple du luxe avec ses galeries marchandes sur plusieurs étages. 




Moscou est indiscutablement associée au Kremlin, cette forteresse de brique crénelée, hérissée de merlons à queues d'hirondelles, édifiée par les italiens à la fin du XVème. 


Pierre le Grand fera construire l'Arsenal en 1701, 


Catherine II fait édifier le Sénat en 1787. Il est aujourd'hui le siège du président Poutine, l'immeuble que nous avons vu tout à l'heure depuis la Place rouge. Catherine-la-Grande devait aimer l'ocre, le sublime manteau de son couronnement bordé d'hermine étant de la même couleur. 


Commandé par l'impératrice Anne en 1837, on remarque l'imposant bourdon-tsar, la plus lourde cloche du monde avec ses 200 tonnes. Endommagée lors d'un incendie, elle restera définitivement à terre. 


Toujours dans l'enceinte du Kremlin, on admire plus particulièrement la cathédrale de la Dormition, avec son iconostase à cinq rangs d'icônesIvan le Terrible sera le 1er Tsar à y être sacré.  Son trône en bois sculpté d'après la description de celui du roi Salomon retrace les victoires de son ancêtre, Monomaque. 


Puis, la nécropole des premiers tsars de Russie, la cathédrale de l'archange Michel, saint patron de l'armée russe. On la reconnait à ses coquilles St-Jacques sur le fronton, caractéristiques de la Renaissance.


Bien d'autres églises embellissent la forteresse de leurs bulbes, 




ainsi que des palais et notamment le Grand Palais, construit au début du XIXème, le long de la Moskova, le fleuve de Moscou. 




Enfin, le palais des armures qui porte mal son nom puisqu'il abrite le trésor des tsars. J'ai eu un faible pour les vêtements du couronnement de Catherine II, la chapka de Monomaque en or filigrané, bordée de zibeline et une sublime collection d'oeufs de Fabergé...


Cette cité flamboyante a pourtant été partiellement saccagée par Khrouchtchev, qui n'a pas hésité à détruire églises et monastères pour ériger le palais des Congrès dans les années 60. Il n'est pas moche en soi mais dénature cet ensemble historique.


En quittant le Kremlin, se trouve au sud-ouest, la cathédrale du Christ-Sauveur, construite en 40 ans pour commémorer la victoire de la Russie sur Napoléon 1er. Dynamitée comme tant d'autres par Staline, elle sera reconstruite en 4 ans dans les années 90, à la suite d'une gigantesque souscription nationale.


Dirigeons-nous maintenant vers la galerie d'art européen du musée Pouchkine qui abrite une collection exceptionnelle. 


Beaucoup de Matisse car la muse du peintre était russe ... Citons, l'atelier rose et les poissons rouges.



L'acrobate à la boule de Picasso, juste extraordinaire. 


Pour terminer, un portrait de Diego Rivera (j'ai oublié le titre), peintre communiste mexicain, époux de Frida Kahlo, elle-même maîtresse de Trotski ... Voilà sans doute pourquoi, ce tableau se retrouve à Moscou.


On ne peut pas parler de Moscou, sans évoquer le légendaire métro à l'architecture stalinienne. Chaque station est décorée de manière différente de mosaïques, de fresques et de statues à la gloire des travailleurs. Tout est rédigé en écriture cyrillique : le seul moyen pour se déplacer  est de compter les stations. Rester concentré.


Station Kievskaya
Cette mosaïque me rappelle ma matriochka parisienne aux yeux bleus lorsqu'elle avait 5 ans.


Bien, revenons à nos deux dernières stations, 

Station Plochad Revolioutsi

Station komsomolskaya
Avant de donner ma recette du napoléon, je vous montre à quoi ressemble le vrai, celui de ce restaurant "Le palais des hôtes".


La pâte manquait de cuisson à mon goût et la crème au beurre était un peu lourdingue. On va essayer de faire mieux. 


Sans plus tarder, la recette du fameux gâteau russe. Selon la légende,  Napoléon estimait ce dessert ...





Ingrédients
500g de pâte feuilletée
Crème pâtissière
500g de lait 
4 oeufs 
150g de sucre
2 sachets de sucre vanillé
50g de fécule
200g de beurre
Décor
Sucre glace
Vanille






Préparer la crème pâtissière et hors du feu, ajouter le beurre en petits morceaux. Filmer au contact et plonger le fond de la casserole dans l'eau très froide. Lorsque la crème est tiédie, la mettre au congélateur. 


Etaler 4 disques de pâte feuilletée de 26cm de diamètre et les déposer sur 4 plaques. Cuire les rognures également. Enfourner les quatre abaisses en même temps à 200° pour une vingtaine de minutes : la pâte doit être bien cuite. En cuisant, les disques vont rétrécir. 



Sortir la crème du congélateur et la fouetter longuement. Ce foisonnement va l'alléger.


Prendre un cercle à entremets de 25cm et le garnir des disques de pâte feuilletée nappés de crème et superposés. 


Recouvrir le tout des rognures émiettées. Saupoudrer de sucre glace. La recette russe préconise de laisser reposer une nuit au frais mais je préfère le consommer aussitôt lorsqu'il est encore bien croustillant. On peut juste le mettre au frais 1h ou 2 pour que la crème raffermisse avant le démoulage. 



En voyant le gâteau, l'un de mes ados s'écrie, "on dirait une tartiflette" et l'autre "du hachis parmentier" ! Au lieu d'un "sales gosses" bien mérité, j'ai simplement répondu qu'il s'agissait de pâtisserie russe, c'est l'avantage ! En tout cas, la moitié du gâteau a été engloutie en deux secondes. 



Pour le Jour de l'An, je publierai la seconde partie de cette escapade chez les moscovites. Joyeux Noël !

8 commentaires:

  1. Bon Noël à vous aussi et belles fêtes de fin d'année !
    sophinet

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  2. belle recette et très belle ville, merci pour ce petit voyage^^ je suis moins fourrure quand même, mais ce petit gâteau à l'air délicieux :) bravo chouette billet et passe de bonne fête

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    1. Difficile de décrire Moscou sans évoquer la fourrure omniprésente, hommes et femmes de tous milieux en portent.

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  3. Merci pour ce beau reportage instructif sur une ville que je ne connais pas. Le gâteau a l'air délicieux et n'évoque pour moi ni tartiflette ni hachis parmentier :-) Joyeuses fêtes !

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  4. Un article qui donne envie de faire tout de suite ses bagages pour partir visiter cette belle ville ! Et que dire de ce gâteau, il me plaît beaucoup !

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  5. Quel reportage beau et drôle ! Et ce gâteau, je l'ai vu à la pâtisserie Roma de New York, je n'ai pas deviné ses origines russes !

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  6. bellissimo blog-saluti da MILANO

    http://cucinadriano.blogspot.com

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